L'Aubrac
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L'Aubrac
Il y a ce vent, ce vent des cimes qui couche l’herbe du plateau...
Puis quand vient l’écir, l’écir glacé, à faire courir la tourmente à rechercher des talus pour poser les congères...
Il y a ces rus, ces rus « rases » sous la sphaigne... Et le pied de l’esthète subitement mouillé.
Il y a le courlis cendré dont le vol majestueux se pose sur les tourbières dès le mois de mars, pond ses œufs à couver sous la neige, et sa couvée qui naît juste avant la transhumance.
Il y a ces burons, pentes vertigineuses des toits, sous les plis de terrain, minuscules écrins à protéger du nord.
Derrière la porte, quand l’empreinte du général s’est faite trop forte, le dimanche matin à la lueur de l’âtre il y a ce « laguiole » fiché sur la table, la croix du Languedoc et la prière des hommes...
Il y a ces dames miel, maquillées de blanc qui ruminent blasées cette flore si délicatement parfumée...
Il y a ces lacs, ces lacs si bleus que les nues viennent y danser... Et quand vient la nuit, que la voie lactée se dépose sur l’herbe il y a ces poètes émus que le temps surpris se défend de faucher.
Il y a ces cahots de rochers à protéger la terre du « viol mécanique ».
Et puis cette terre à couler dans mes mains, marc de café, si noire si fine...
Il y a cette herbe qui a traversé le temps, si dense, si riche, ce serpolet si foncé...
Il y a ces bois qui cachent sous les ramures les rochers et les rus, et la « sagne » d’où s’écoule l’eau d’antan...
Puis il y a ce sanglot, qui me bloque la gorge à vouloir retenir...
Qui peut connaître le sanglot d'une plume à voyager sur l'aile du vent ?
Ce n'est pas à retenir son temps ni à revenir avant, non c'est un bruissement de détresse à voir disparaître les merveilles qui ont traversé le temps, tous les temps !
C'est le chant cristallin d'une source à devenir murmure...
Ecoute mon ami, écoute c'est peut-être son dernier soupir !
Il y avait des hommes là-haut qu'écrasait la nature et ses cahots rocheux...
Il y avait le narcisse et la jonquille, la pensée et la gentiane, et mille fleurs odorantes... Et le temps à retenir leurs noms !
L'homme est toujours là, mais juché sur un cheval d'acier, cheval pince à soulever la roche ! Cheval à niveler le sol, tapis uniforme d'un tracteur à violer cette terre, à souiller ce sol qui vivait de lui-même à travers le temps ! Et se déroule sans fin les prairies de ray-grass en raies à engraisser les bêtes pour enrichir les hommes qui pensent au présent, présents dont leurs enfants seront privés !
Il y a du recueillement dans ce voyage plume à bercer de ses yeux le creux d'une combe, une pente sévère à protéger le sol, des pierres éboulées... Derniers vestiges des burons.
Il est des drailles à marcher en silence, coeur cathédrale à remonter le temps... A lever dans l'azur les yeux à s'étonner de ne pas toucher Dieu... L'oiseau majestueux est son signe à disparaître dans les nues vaporeuses, îles d'anges en voyage !
Puis quand vient l’écir, l’écir glacé, à faire courir la tourmente à rechercher des talus pour poser les congères...
Il y a ces rus, ces rus « rases » sous la sphaigne... Et le pied de l’esthète subitement mouillé.
Il y a le courlis cendré dont le vol majestueux se pose sur les tourbières dès le mois de mars, pond ses œufs à couver sous la neige, et sa couvée qui naît juste avant la transhumance.
Il y a ces burons, pentes vertigineuses des toits, sous les plis de terrain, minuscules écrins à protéger du nord.
Derrière la porte, quand l’empreinte du général s’est faite trop forte, le dimanche matin à la lueur de l’âtre il y a ce « laguiole » fiché sur la table, la croix du Languedoc et la prière des hommes...
Il y a ces dames miel, maquillées de blanc qui ruminent blasées cette flore si délicatement parfumée...
Il y a ces lacs, ces lacs si bleus que les nues viennent y danser... Et quand vient la nuit, que la voie lactée se dépose sur l’herbe il y a ces poètes émus que le temps surpris se défend de faucher.
Il y a ces cahots de rochers à protéger la terre du « viol mécanique ».
Et puis cette terre à couler dans mes mains, marc de café, si noire si fine...
Il y a cette herbe qui a traversé le temps, si dense, si riche, ce serpolet si foncé...
Il y a ces bois qui cachent sous les ramures les rochers et les rus, et la « sagne » d’où s’écoule l’eau d’antan...
Puis il y a ce sanglot, qui me bloque la gorge à vouloir retenir...
Qui peut connaître le sanglot d'une plume à voyager sur l'aile du vent ?
Ce n'est pas à retenir son temps ni à revenir avant, non c'est un bruissement de détresse à voir disparaître les merveilles qui ont traversé le temps, tous les temps !
C'est le chant cristallin d'une source à devenir murmure...
Ecoute mon ami, écoute c'est peut-être son dernier soupir !
Il y avait des hommes là-haut qu'écrasait la nature et ses cahots rocheux...
Il y avait le narcisse et la jonquille, la pensée et la gentiane, et mille fleurs odorantes... Et le temps à retenir leurs noms !
L'homme est toujours là, mais juché sur un cheval d'acier, cheval pince à soulever la roche ! Cheval à niveler le sol, tapis uniforme d'un tracteur à violer cette terre, à souiller ce sol qui vivait de lui-même à travers le temps ! Et se déroule sans fin les prairies de ray-grass en raies à engraisser les bêtes pour enrichir les hommes qui pensent au présent, présents dont leurs enfants seront privés !
Il y a du recueillement dans ce voyage plume à bercer de ses yeux le creux d'une combe, une pente sévère à protéger le sol, des pierres éboulées... Derniers vestiges des burons.
Il est des drailles à marcher en silence, coeur cathédrale à remonter le temps... A lever dans l'azur les yeux à s'étonner de ne pas toucher Dieu... L'oiseau majestueux est son signe à disparaître dans les nues vaporeuses, îles d'anges en voyage !
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