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Melissandre à laSource du Verbe

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Message par Invité Mar 28 Juin 2011 - 19:14

J'ai enfin trouvé les fleurs de sureau nécessaire à mes préparations "Bacchusiennes", ah ! Mes amis quelle aventure.

Il y avait dans l'air, derrière cette petite fraîcheur, mille fragrances retrouvées. Retrouvées comme la draille oubliée que j'ai parcourue. C'est une draille d'été, une draille de sècheresse, tant elle ressemble au lit d'un ruisseau. Elle court là en boucles élégantes, elle court sous les buis. Il n'y a pas une herbe... Tiens les moutons sont passés !

Les moutons qui sont passés sont ceux de la campagne, ceux qui ont le temps de tintinnabuler leur sonnailles au pas du berger car il y a beaucoup de rochers éboulés dans le "lit" du chemin.

Je traverse un hameau. Au milieu se dresse la maison du plus riche propriétaire, enfin celle de son père, c'est une immense maison caussenarde toute rectangulaire avec un pigeonnier sur le toit. On comprend de suite qu'ici c'était fait pour bosser, aucun coin relax, aucun arbre, un escalier abrupt... Une terrasse étroite, tout juste un balcon et sur le mur de clôture on annonce la couleur : Un crucifix métallique et blanc et tout contre un pot de fleurs de cimetières en plastique délavé...

L'an dernier je trouvais dans ce village d'immenses sureaux aux fleurs luxuriantes, làs ! L'éleveur de chevaux les a tous coupés ! J'ai donc poussé ma promenade un peu plus loin... Beaucoup plus loin !

Quand j'ai abordé le pont de Salmon, narquoise une forêt de sureau s'agitait vingt ou trente mètres plus bas, hors d'atteinte, même en descendant au bord du Lot qu'il aurait fallu traverser !

Il suffit de passer le pont, je l'ai fait avec tendresse et recueillement. De l'autre côté du pont c'était mon père et sa pêche, c'était mes premiers bains en eau douce, les copains, la plage, l'été...
Me voilà rendue à la ferme de F. et là sous les pommiers je vois le même monsieur de mon enfance, il avait le même âge ! Sauf que ce doit être le fils du premier ! Merveilles de merveilles dans le champ en face deux magnifiques sureaux ! Faux-cul comme pas une je suis allée demander l'autorisation de cueillir les fleurs et je dis à ce Monsieur "je suis la fille G." il me répond "je vous ai reconnue" ! Je l'aurai embrassé tant je me suis sentie flattée, flattée et émue. Émue du souvenirs qu'ont laissé mes parents et surtout d'avoir été autre chose qu'un touriste qui passe. J'ai promis à ce Monsieur une bouteille d'apéritif de sureau et je tiendrais ma promesse !

Il y avait face à moi la descente de Jarnelle, pieds agiles et fleurs aux dents je n'ai pu qu'y dégringoler, je savais que mon Chardonnet avait quelque chose à me dire !

J'avais envie de dépasser mes limites aussi j'ai fait le tour par le centre médical de Booz puis je suis allée rejoindre la route et sur le pont de Booz, là en face ! En amont ! Sur le pont de Booz dis-je une plage tout doucement achevait de bronzer !

Après le pont il y avait un chemin à droite, je n'ai pu que le parcourir. C'est un chemin sable dans les ornières, sable charrié par le Lot l'hiver ou l'automne quand il fait colère ! Un chemin que le soleil ne caresse que l'hiver tant les frondaisons sont épaisses. Et tous ces chants d'oiseaux, je regrette de ne pas les reconnaître ! Au bout du chemin une plage blottie sous les arbres, arbres feuilles vert tendre argenté ! Sur la plage la trace d'un petit feu de camp !
Je n'ai pu résister, comme autrefois j'ai déplacé quelques grosses pierres pour me faire une petite niche, je me suis étendue un moment, yeux fermés...
Yeux fermés j'avais quinze ans, la rivière me disait la bonne aventure... Mon dieu que c'est bon le soleil, le sable et les nues, nues en mer d'azur posée sur des feuillages...

Puis de l'autre côté de la route le petit hameau d'Imbèque qui appartient à la commune de Montjézieu et qui enterre tous ses morts à Banassac ! Il semblerait que du temps de la grande Peste les autorités du village auraient refusé un défunt d'Imbèque... La montée vers le village est rude mais la vue qu'on a sur lui en arrivant récompense l'effort.
Ah qu'il est beau mon village, fièrement flanqué de son château féodal ! Mon village tout en longueur sur son arrête de roche, tout en langueur au soleil couchant, tout entier tourné vers la vallée et tournant le « cul » à ceux qui arrivent du village !

Puis il a fallu officier ! Quinze litres de rosé Côtes du Rhône, cent fleurs de sureau, un litre d’alcool à 90°… Je filtrerai dans trois ou quatre semaines et j’ajouterai un sirop à raison de 130 G par litre….


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